Crise du logement : l’Europe passe (enfin) à l’action ?
- 28 juillet 2025
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Face à la flambée des loyers, Bruxelles promet un plan pour 2026 pour relancer la construction et soutenir le logement abordable. Un virage symbolique… mais encore fragile.
Trouver un logement digne de ce nom devient, pour des millions d’Européens, un véritable parcours du combattant. Dans de nombreuses villes, louer un 30 m² relève aujourd’hui du luxe. La crise du logement touche désormais toutes les catégories sociales : jeunes actifs, familles, retraités, travailleurs précaires… personne n’est épargné.
Entre 2010 et 2023, les prix de l’immobilier ont grimpé en flèche dans l’Union européenne : +48 % en moyenne pour l’achat, +22 % pour les loyers. Et malgré les alertes lancées depuis des années, les politiques publiques peinent à suivre.
Un signal fort venu de Bruxelles
Pour la première fois, la Commission européenne affiche une volonté claire de s’attaquer à la crise, au-delà des seuls programmes de logement social. L’ambition : soutenir également la construction de logements “abordables”, accessibles à des revenus modestes, en ville comme en périphérie.
Ursula von der Leyen, présidente de la Commission, a promis un plan logement européen pour 2026. Et pour marquer le coup, elle a confié ce dossier à un nouveau commissaire au logement, le Danois Dan Jørgensen.
Une mobilisation des moyens financiers
Le plan repose sur plusieurs leviers. D’abord, la Commission veut attirer plus d’investissements publics et privés, notamment à travers des incitations réglementaires. Ensuite, elle entend mobiliser la Banque européenne d’investissement (BEI) pour financer des projets concrets : construction neuve, rénovation thermique, transformation de bureaux en logements…
L’idée est aussi de créer un cadre plus favorable à l’échelle européenne pour soutenir les collectivités locales, les bailleurs, les coopératives ou les promoteurs engagés dans des projets à vocation sociale ou intermédiaire.
2026 : une échéance qui paraît lointaine
Le calendrier du plan européen prévu pour 2026 semble déjà trop tardif pour de nombreux citoyens en difficulté. La crise est immédiate et structurelle. Elle appelle des mesures urgentes. Certains élus et ONG demandent déjà à la Commission d’accélérer le tempo, et de débloquer des fonds dès 2025.
En attendant, les loyers continuent de grimper, et les listes d’attente pour un logement social s’allongent.
Une prise de conscience, enfin ?
Reste que ce signal venu de Bruxelles n’est pas anodin. Pour la première fois, le logement est considéré comme un enjeu européen, au même titre que l’énergie ou le climat. Une avancée symbolique, mais qui devra être suivie d’actions rapides et concrètes pour être crédible.
Sortir le chéquier, oui. Mais surtout, ne pas rater le coche.